La Saint-Nicolas est une fête mettant en scène saint Nicolas, un personnage légendaire inspiré des évêques lyciens Nicolas de Myre et Nicolas de Sion, dont les traditions hagiographiques se confondent depuis le Xe siècle.
Lors des célébrations dont le déroulement peut différer selon les régions, saint Nicolas récompense les bons comportements des enfants en les gratifiant de cadeaux ou de friandises, souvent assisté d’un compagnon à l’allure menaçante, qui est chargé de punir ceux qui n’ont pas été sages (le père fouettard).
C’est une tradition vivace dans de nombreux pays d’Europe qui se déroule dans les jours précédant le 6 décembre — ou le 19 décembre du calendrier julien pour l’Église orthodoxe —, jour de célébration du saint dans les églises chrétiennes.
Origine
Dès le Xe siècle, une relique (une phalange du saint) fut transférée depuis Bari vers le Duché de Lorraine, et il fut édifié au Sud de Nancy une grande basilique dédiée au saint, à Saint-Nicolas-de-Port. Vénéré et très souvent invoqué, il deviendra très rapidement le saint patron de la Lorraine. Port étant une cité réputée pour ses foires et marchés, le culte de saint Nicolas se répandit très rapidement au-delà des frontières du Duché de Lorraine et, notamment, outre-Rhin où la tradition demeure également très vive.
Légende
Vers le XIe siècle apparaît une légende qui semble forgée sur la combinaison d’un « malentendu littéraire », transformant « trois innocents » protégés par le saint en « trois enfants », et d’un « malentendu iconographique », dans lequel ces trois innocents incarcérés deviennent trois enfants dans un cuveau. Ces deux malentendus constituent le terreau d’une légende qui se développe particulièrement dans les régions franco-allemandes.
La légende veut ainsi que, l’hiver approchant, trois enfants, partis glaner dans les champs, se perdent sur le chemin du retour ; attirés par la lumière filtrant des fenêtres d’une maison, ils s’approchent et frappent à la porte. L’homme qui leur ouvre, Pierre Lenoir (Peter Schwartz dans la culture germanique), boucher de son état, accepte de leur donner l’hospitalité pour la nuit. En fait, sitôt les enfants entrés, il les tue, puis, à l’aide d’un grand couteau, les coupe en petits morceaux, pour finalement les mettre dans son saloir (un grand baquet empli de sel), afin d’en faire du petit salé.
Saint Nicolas, chevauchant son âne, passe par là et frappe à son tour à la porte du boucher. L’homme, n’osant pas rejeter un évêque, le convie à dîner. Son invité lui demandant du petit salé, le boucher comprend qu’il est découvert et, pris au piège, avoue tout. Le saint homme étend alors trois doigts au-dessus du tonneau de petit salé, reconstituant et ressuscitant ainsi les trois enfants.
Saint Nicolas enchaîne ensuite le boucher à son âne et le garde auprès de lui pour le punir. Celui-ci devient le père Fouettard, être mauvais, dont le rôle est de réprimander les enfants désobéissants et les cancres, fort de son caractère violent et irascible. Toujours vêtu de noir, caché sous une cagoule et une épaisse barbe noire, il incarne tout l’opposé de saint Nicolas, en somme, qui arbore une belle barbe blanche, des vêtements colorés d’évêque (mauve et blanc, avec une crosse, dorée à l’origine, puis rouge et blanche, ce qui le rapproche du Père Noël actuel (Saint Nikolaus devint Santa Klaus)), et donne toujours l’image d’une personne bienveillante.
Une partie des attributs régionaux de saint Nicolas serait inspirée du dieu scandinave Odin. En effet, ce dernier est toujours accompagné de ses deux corbeaux « qui voient tout », et de son cheval Sleipnir, tout comme saint Nicolas est dans certaines régions accompagné de deux Zwarte Pieten et de son cheval.
Traditions locales
Saint-Nicolas est particulièrement fêté dans le nord et l’est de la France, de manière généralisée en Alsace, Lorraine, Ardennes, Hauts-de-France et Franche-Comté et de manière plus diffuse dans le reste du pays.
Lors de sa « tournée », saint Nicolas distribue traditionnellement une orange et du pain d’épices portant son effigie, de façon plus occasionnelle et moderne, des pots pour bébé ou des gâteaux gras. Le Père Fouettard (ou le Boucher), vêtu de noir et porteur d’un grand fagot, parfois le visage barbouillé de suie, l’accompagne, et distribue une trique (une branche de son fagot) aux enfants qui n’ont pas été sages et menace de les frapper. Saint Nicolas est censé voyager sur un âne ; aussi les enfants doivent-ils, le soir, préparer de la nourriture (foin, paille, carotte ou grain) pour l’animal. Au matin, ils trouvent les friandises (ou la trique) à la place de ce qu’ils ont préparé pour l’âne.
Les défilés de la Saint-Nicolas en Alsace
Quand on pense à l’Alsace, on pense immédiatement aux marchés de Noël et aux célébrations de la Saint Nicolas. Il y est d’ailleurs parfois plus populaire que le célèbre Père Noël.
C’est l’occasion de se regrouper en famille pour visiter différents stands artisanaux et compléter ses décorations de Noël ou profiter des diverses animations musicales et culturelles. Les enfants pourront bien sûr rencontrer le gentil Saint Nicolas, qui leur distribueront friandises ou petits cadeaux mais ils devront se méfier du terrible Hans Trapp, le Père Fouettard en Alsace !